Tauromachie

Elle se définit comme l’art d’affronter le taureau dans des corridas à pied ou à cheval, avec ou sans mise à mort, des courses, des jeux, l’ensemble s’apparentant tantôt à des combats ou à des activités sportives ou burlesques.

Il est difficile de remonter à ces origines, mais il semblerait que les corridas apparaissent au 17e siècle, inspirées des tournois chevaleresques, pour lesquels sont aménagés dans la ville, une place et des gradins, afin que les spectateurs puissent admirer des combats entre l’homme et le taureau, sanglants de part et d’autre. À la même époque à Séville, en Espagne, les employés des abattoirs inventent un jeu, dans lequel ils jouer à pourchasser les taureaux avant de les tuer, des scènes applaudies du public juché sur les toits de la ville, qui regardent les bouchers exécuter quelques esquives, et passes, avant de donner l’estocade finale.

Petit à petit la pratique s’affine, se réglemente et se modifie. Les pourchasseurs deviennent des « matadors de toro », et accessoirisent la mise à mort en effectuant une sorte de ballet munis de muleta (cape), d’épée. Les taureaux les plus vaillants sont quant à eux triés sur le volet et proviennent d’élevages spécialisés dans la tauromachie qui fournissent les meilleures bêtes au spectacle. L’Espagne introduit ce rite dans les pays d’Amérique latine qu’elle colonise. Taxées, interdites, reprises, les corridas ne cessent d’alimenter les chroniques et se développent également dans le sud de la France, où des arènes comme celles de Nîmes semblaient attendre un spectacle grandiose à la hauteur de ce site exceptionnel, reprenant dans l’esprit et l’ambiance les joutes romaines du cirque contre les animaux.

Une corrida commence par un paseo, qui est une sorte de présentation de tous les participants. Le combat avec le taureau se divise ensuite en trois parties. Au cours de la première partie, « le tercio de pique », deux picadors affrontent le taureau, le blessent à l'aide d'une longue pique, ce qui permet à la fois de l'affaiblir et d'évaluer son comportement face au torero, mais aussi sa vaillance. Au cours du deuxième tercio, « le tercio de banderilles », des banderilleros, ou le matador lui-même, plantent trois paires de banderilles dans l’échine taureau. Enfin, lors du troisième « tercio » le matador exécute une faena, série de passes avec sa muleta, puis met à mort le taureau par l'estocade portée avec son épée. Il sera récompensé selon sa performance par le gain d’une ou deux oreilles ou de la queue du taureau qui représentent symboliquement le niveau de sa prestation. Le taureau s’il a fait preuve de bravoure sera applaudi à sa sortie de l’arène, trainé par les hommes.

Il est très rare, mais pas exclu qu’un taureau soit gracié pour ses qualités exceptionnelles et sa grandeur face au matador.

Aujourd’hui encore et plus que jamais, les polémiques vont bon train sur la tauromachie et ses détracteurs tentent de la faire interdire voyant en elle des pratiques barbares et ancestrales indignes des temps modernes. Pourtant, en Espagne, dans certaines villes françaises à tradition tauromachique, Nîmes bien sûr, mais aussi Arles, Béziers, Bayonne et en Amérique Latine, les corridas font désormais partie des us et coutumes locaux et les férias embrasent chaque saison les arènes.